eveline mainilHommage
Voilà, nous sommes venus t’accompagner pour ton dernier voyage…
Mais il ne s’agit pas d’une journée à Paris ni de faire les boutiques ou la brocante, ce que tu appréciais énormément !
Tu n’as droit qu’à un aller simple en classe individuelle pour explorer les coulisses du temps éternel.
Ta trop courte vie s’est arrêtée à l’aube de tes 57 ans, alors que tu avais encore tant de choses à faire, tant de projets à concrétiser, tant de plaisir à faire partager, tant d’amour à donner, tant de rêves à réaliser et parmi ceux-ci, je sais que celui qui te tenait particulièrement à cœur était de rassembler tes proches autour de toi, enfants et petits-enfants compris sans aucune concession...
Sous ton apparente force de caractère se cachait une intense sensibilité mise à rude épreuve par les évènements d’un quotidien tourmenté auquel tu as fait face – durant toutes ces années - avec courage et acharnement.
Tu as gagné beaucoup de combats mais celui que tu menais depuis 2004 était le plus pervers et le plus horrible et il a fini par t’anéantir après s’être rassasié de ta soif de vivre. Comme tout le monde, j’ai toujours cru et espéré que ce moment arriverait le plus tard possible, repoussant les échéances toujours plus loin mais cette « saloperie » agrippe ses tentacules jusqu’à épuisement de sa proie. Et face à cet envahisseur, notre impuissance est traumatisante.
Je plaints ceux qui n’ont pas eu la chance de croiser ton chemin et je me souviens de tes mimiques, de tes coups de gueules, de ton dégout de l’injustice, de tes éclats de rire, de ta générosité, de tes passions, de tes critiques, de tes états d’âmes, de ton humilité, de ton sens de la perfection, de tes principes,…
Tu ne supportais pas la solitude et le silence et je me suis souvent demandée si tu avais été vaccinée avec une aiguille de phonographe tant tu avais la parole facile et le sens aisé du dialogue, voire du monologue…
Dans tes moments de contrariété matérielo-comportemental, tu aurais également pu remporter le concours du lancer de frisbee sous toutes ses formes (électroménager, casseroles, et j’en passe… !). D’ailleurs, ils n’ont qu’à bien se tenir tous ceux que tu vas croiser là-haut sinon ils vont en prendre pour leur grade.
Ces accès d’humeur tumultueux sont ta marque de fabrique tout autant que ta tolérance et ta faculté de pardonner !
Quand on atteint un demi-siècle de vie, tout à coup, le cercle se rétrécit et inéluctablement le destin emporte les uns et les autres sans prévenir.
De plus, en ces moments pénibles où le décompte des ans nous guète, je pense très fort à toutes celles et ceux qui ont le bonheur d’être grands-parents et de profiter pleinement de leurs petits-enfants. J’espère que comme beaucoup de mamis et papis, tout comme moi, ils ont cette chance immense d’être comblés et qu’ils profitent un maximum de leurs loustics en compagnie de leurs enfants chéris.
Martine, tu étais plus que ma belle-sœur, tu étais ma seconde sœur.
Je t’embrasses très fort, je te dis au-revoir, et non pas adieu, car tu restes blottie dans mon cœur et je sais que tu nous accompagnes à chaque instant.
Martine ne voulait pas qu’on se lamente sur son sort, elle ne veut pas nous voir tristes.
Il faut continuer en gardant son souvenir intact dans nos cœurs.